Situation d’urgence pour l’UNRWA
Question publiée au JO le : 05/09/2023
Mme Ersilia Soudais alerte Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur les importants problèmes de financement que rencontre l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Cette organisation effectue un travail essentiel en fournissant à près de 6 millions de réfugiés palestiniens des services de santé, d’éducation et de secours, y compris dans des situations de conflit armé. Ses structures de soin offrent ainsi un accès à la santé à près de 7 millions de patients par an, tandis que ses 700 écoles permettent à plus de 500 000 réfugiés de bénéficier d’une éducation.
À l’heure actuelle, l’organisation dispose d’un budget d’1,2 milliard de dollars par an, budget largement insuffisant selon le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. Celui-ci interpelle sur le fait que, faute des financements nécessaires qu’il estime à 300 millions de dollars supplémentaires par an, l’office sera contraint de mettre fin à ses activités au mois de septembre 2023. En comparaison, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dispose d’un budget 10 fois supérieur pour 5 fois plus de réfugiés sous sa responsabilité, soit des moyens 2 fois supérieurs par réfugié.
Or, le mandat particulier de l’UNRWA lui fait assumer des responsabilités bien plus importantes, relevant normalement de celles d’un État. De plus, ce budget est financé à 93% par des contributions volontaires d’États membres de l’ONU, ce qui ne garantit pas sa pérennité et le soumet aux changements politiques des gouvernements donateurs. On l’observe en ce moment avec des États annonçant diminuer leurs contributions.
Cette situation nourrit un sentiment d’abandon par la communauté internationale au sein des réfugiés. La France ne peut se contenter de se satisfaire de sa 6e place en tant que contributeur au budget 2023. L’effort fourni doit également être diplomatique, en ciblant notamment les partenaires de la France dans Golfe, dont la contribution actuelle ne représente que 3% du budget annuel de l’organisation.
Ainsi, elle lui demande quelles actions elle compte entreprendre au niveau diplomatique pour convaincre les États membres de l’Union européenne et les pays du Golfe d’apporter un soutien vital à l’UNRWA.